Usure ?

Dans le domaine économique et financier, la question de l'usure est certes fort intéressante. Et d'un point de vue religieux, l'usure est une pratique répréhensible. Il est bon d'avoir à l'esprit qu'il existe une différence notable entre intérêt et usure. Cependant, il est à noter que, du point de vue pratique, plusieurs catégories de prêt à taux usuraire existent. Le point essentiel est, cela va sans dire, de ne surtout pas profiter de la misère d'autrui. En effet, prêter de l'argent à taux usuraire à une personne nécessiteuse est honteux, puisque le débiteur sera toujours plus pauvre, et le créancier toujours plus riche. Néanmoins, prêter de l'argent moyennant un taux "usuraire" (d'intérêt dans ce cas) raisonnable à un entrepreneur qui lui va certainement gagner de l'argent sur la somme prêtée, est tout à fait différent. Il sait ce qu'il fait, et va certainement gagner de l'argent grâce à ce prêt dont il a besoin pour croître économiquement (achat de machines, de terrains, de magasins, de marchandises, voyages lointains, etc.). Entre une personne qui vend un œuf à trois francs (produit alimentaire presque indispensable et recherché par l'ensemble des consommateurs, dans ce cas produit thésaurisé de manière éhontée et vendu très au-delà de sa valeur réelle, ce qui engendre donc des résultats très similaires à la pratique de prêt à taux usuraire...), et une personne qui prête de l'argent à un entrepreneur (et non pas, encore une fois, à une personne dans le besoin, ou à un fou, etc.) à un taux "usuraire" (d'intérêt dans ce cas) raisonnable, qui donc, aux yeux de Dieu, vaut mieux que l'autre ? La réponse est ce me semble assez facile à trouver. Dans le domaine de l'entrepreneuriat, pas de prêt à taux "usuraire" (d'intérêt donc...) = pas de vie économique et financière prospère possible dans un monde basé sur le profit. C'est aussi simple que cela. Mais d'un autre côté, pas de vie éthique possible sans tenir compte de la nature du débiteur, et sans une minutieuse analyse de ce qu'il va gagner grâce à ce prêt. Il est inconcevable que Dieu veuille que les croyant vivent indéfiniment dans le besoin, qu'il soient créanciers ou débiteurs, et le but de tout homme honnête est donc la croissance économique réalisée dans un cadre éthique.

Theophoretos