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Ouroboros

La fin dans les prémices, et le début dans la fin, La vie déroulée par les Parques tel un tapis de lin, Le silence premier, et le Chaos fondateur, Trônant dans les nuées, crachant du feu, le Phénix vengeur, Devant qui tout plie, et opprimé et oppresseur, Les uns sagement et pour leur bien, les autres à contrecœur, Mystère de l'Empyrée à l'insondable saveur, Circuit fermé du Principe manifestateur L'Un sans second transperçant le Multiple frondeur, Malédiction pour les injustes, et chemin escarpé pour les Élus du Seigneur. Theophoretos

Usure ?

Dans le domaine économique et financier, la question de l'usure est certes fort intéressante. Et d'un point de vue religieux, l'usure est une pratique répréhensible. Il est bon d'avoir à l'esprit qu'il existe une différence notable entre intérêt et usure. Cependant, il est à noter que, du point de vue pratique, plusieurs catégories de prêt à taux usuraire existent. Le point essentiel est, cela va sans dire, de ne surtout pas profiter de la misère d'autrui. En effet, prêter de l'argent à taux usuraire à une personne nécessiteuse est honteux, puisque le débiteur sera toujours plus pauvre, et le créancier toujours plus riche. Néanmoins, prêter de l'argent moyennant un taux "usuraire" (d'intérêt dans ce cas) raisonnable à un entrepreneur qui lui va certainement gagner de l'argent sur la somme prêtée, est tout à fait différent. Il sait ce qu'il fait, et va certainement gagner de l'argent grâce à ce prêt dont il a besoin pour croî...

La vie bonne

- Curieuse contradiction : la "vie bonne" est l'exact opposé de la "bonne vie". Theophoretos

Pégase

Pégase traversant avec célérité les épaisses et sombres nuées, par-delà Orion, jusqu'à en perdre haleine ! Au beau milieu de la très secrète et patiente Nuit, ô faste mystère aux enveloppantes teintes obsidienne, La Nuit, terrible dévoreuse des formes et des tons, la Nuit, répandant les graines du silence par la douceur ; Il chemine sans point jamais se retourner, ses hennissements faisant presque frémir les habitants des hauteurs ! Son albeur éclairant les cierges des véridiques, lui, la candide et fraîche fontaine de tous les beaux esprits, Et aveuglant, par cette qualité, des frivoles ténèbres, les tristes sires, et leurs vils vassaux, et leurs piètres amis, S'approchant des très célestes sphères, lui, le célèbre fils de la Gorgone Méduse, et de Poséidon le redoutable ! Lui, le frère de Chrysaor le sanglier ailé ; toi, le cheval-héros au merveilleux frein d'or, dompté par Bellérophon l'infatigable ! Ton destin fut ainsi de porter le petit-fils du roi de Corinthe, pou...

Posidesmon

Au fin fond des violentes mers, parmi majestueuses raies et gracieux dauphins, Dans la danse cadencée des rapides espadons et des redoutables requins En deçà des simples bonites, des mystérieuses anguilles, et des furtifs maquereaux, Là où nul bipède n'ose poser pied, où l'on trouve crabes et murènes, tout près des coraux, Loin de la terre tranquille, des coudriers et des fougères, des lichens et des mousses, Là où, dans le silence liquide, ô incolore et vivante substance, point arbre ne pousse Où gisent les fringants navires des siècles passés, peut-être fracassés par quelque monstre marin, Et où se cachent les belles Néréides, et Triton lui-même, et Aspidochélon, et les Cètes, attendant le matin, Poséidon, armé de son fatal trident, noble frère de Zeus le Très Haut, Capable de tout, tant sur mer que sur terre, terrible Vengeur logeant au sein des eaux ! Apparaît parfois dans la brume matinale, au large, scrutant son inaccessible empire Et poursuivant de sa marine flamme, Démé...

Au Royaume des Morts

Là, ici, tout n'est que Justice, pureté, et silence Céans, l'argent et l'or ne portent point chance, Les superbes nourritures et vêtements, les terrestres honneurs, les fausses hiérarchies sont ici bien inutiles Les éloquents discours, qui firent trembler jusqu'à la céleste voûte, se sont éteints, calmes comme le Nil, La beauté des corps, jadis tant convoitée, montre son vrai et terrible visage, par les vers dévorée, Les sabres étincelants et les scintillants cimeterres, les longues lances et les puissants canons ne s'agitent plus ; la terre a gagné ! Les traîtres sont sans voix, tout de glace, désolés et immobiles, Les Justes aussi sont immobiles, mais leur sourire est lui indélébile, Les cruelles Moires, aux ordres de Zeus le Très Haut, ont accompli Sa Volonté ; pas un ne fut par les épreuves épargné, Pas un, oui, ne fut heureux, car l'injuste est ici pour errer, et le Juste pour comprendre, l'un pour prétendre à la jouissance, et l'autre pour s'an...